La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a officialisé jeudi son entrée en course pour la présidentielle de 2022. Elle est la deuxième prétendante à officialiser sa candidature à droite après son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand.
Fraîchement réélue à la tête de l’Île-de-France, Valérie Pécresse se lance à son tour dans la course à la présidentielle à droite, une façon de ne pas laisser Xavier Bertrand occuper seul le terrain pendant l’été.
L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy se présente à l’élection présidentielle pour “restaurer la fierté française”, a-t-elle dit jeudi 22 juillet dans un entretien au Figaro, puis le soir sur en direct sur TF1.
Défendant une droite “ferme sur le régalien, laïque mais aussi écologiste, libérale, pro-entreprise, féministe et sociale”, Valérie Pécresse avait pris ses distances avec LR dès 2017 en créant le mouvement Libres !, en opposition au président du parti de l’époque, Laurent Wauquiez, jugé populiste.
“Je ne supporte plus qu’on parle au lieu d’agir”, affirme l’ex-LR, désireuse de “rompre avec dix ans de mauvais choix, de demi-mesures, d’indécisions, et en fin de compte l’affaissement de notre pays”.
La candidate à l’Élysée, qui vient d’avoir 54 ans, dit vouloir “faire plutôt que chercher à plaire” après un quinquennat “avec très peu de réformes”, et vouloir “remettre le pays en ordre”. Elle a aussi annoncé son intention de parcourir le pays durant l’été.
“Sur la sécurité, sur l’ordre sur la justice sur l’immigration, le ‘en même temps’, ça ne marche pas”, a-t-elle affirmé sur TF1, se présentant comme “plus réformatrice qu’Emmanuel Macron” et ayant “plus d’autorité que Marine Le Pen”.
Réélue en juin à la tête de l’Île-de-France, elle est la deuxième prétendante à officialiser sa candidature à droite, après son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand, lui aussi ex-LR, fin mars.
Je suis candidate à la présidence de la République pour restaurer la fierté française. Je veux remettre le pays en ordre. Les Français ne veulent pas du duel Macron-Le Pen. Je suis plus réformatrice qu’Emmanuel Macron et j’ai plus d’autorité que Marine Le Pen. pic.twitter.com/FLkdqpUsk4
— Valérie Pécresse (@vpecresse) July 22, 2021
“La primaire est désormais une évidence”
“Personne ne gagnera la présidentielle 2022 seul. On ne peut gagner qu’avec une équipe rassemblée”, a prévenu dans un tweet le président de LR Christian Jacob qui avait réuni, mardi, Valérie Pécresse et quatre autres candidats putatifs à la présidentielle.
Tous étaient convenus d’une “candidature unique” de leur camp pour 2022, alors que Xavier Bertrand, absent de cette rencontre, refuse à ce stade de participer à une primaire. Il entend se poser en rassembleur de sa famille politique, au risque d’un bras de fer avec son ancien parti.
Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui avait lui aussi fait acte de candidature pour une primaire à droite, a salué dans la candidature de Valérie Pécresse un “signe de la vitalité de la droite”. “La primaire est désormais une évidence”, a-t-il tweeté.
La candidature de @vpecresse est une bonne nouvelle. Elle est le signe de la vitalité de la droite. La primaire est désormais une évidence qui doit s’imposer à tous.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) July 22, 2021
“La compétition est toujours saine, à condition bien sûr qu’à la fin, il n’y ait qu’un seul candidat”, a affirmé son homologue à l’Assemblée Damien Abad, soutien de Xavier Bertrand, répétant ne pas vouloir être “pris en otage par une double candidature”. Damien Abad se montre réservé sur la primaire, synonyme pour la direction du parti de “machine à perdre”.
“L’heure des femmes est venue”
Valérie Pécresse, pour qui la primaire est au contraire la “seule solution démocratique”, affirme au Figaro qu’elle n’en a “pas peur” et “fera tout pour gagner et rassembler”. “Je suis vaccinée contre les divisions de la droite” qui “nous ont fait suffisamment souffrir”, a-t-elle dit sur TF1.
Elle avait déjà promis de faire “entendre (sa) voix” au cours de l’été. “L’heure des femmes est venue”, avait-elle affirmé dans La Provence début juillet.
Florence Portelli, vice-présidente d’Île-de-France et soutien de la candidate, a affirmé sur BFMTV que Valérie Pécresse était candidate “quoi qu’il arrive”. Elle a insisté sur le fait qu’une femme pouvait accéder à la “tête du pays” et pas seulement être Premier ministre.
Valérie Pécresse a fait son annonce juste après avoir lancé, mercredi, une grande partie de son programme à la tête de la région. “Toutes les promesses que nous avons faites, il faut les mettre en place très vite”, s’est-elle justifiée, accusée par ses opposants de “précipitation”.
Sa candidature à l’Élysée “est la démonstration la plus magistrale” que “la région n’est pour elle qu’un marchepied”, a réagi auprès de l’AFP Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, conseiller francilien et candidat malheureux face à elle aux régionales.
“Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, qui ont respectivement supprimé 12 500 policiers et gendarmes et 5 000 lits d’hôpitaux, se présentent à l’élection présidentielle pour venir contempler l’ampleur des dégâts qu’ils ont commis comme ministres ?” a ironisé Jordan Bardella, numéro deux du RN et lui aussi conseiller d’IÎe-de-France.
Avec AFP