La Commission européenne a exclu mercredi toute “renégociation” du protocole conclu avec le Royaume-Uni sur les dispositions douanières post-Brexit en Irlande du Nord, comme l’a réclamé le gouvernement britannique, selon un communiqué du vice-président de l’exécutif européen Maros Sefcovic.
La commission européenne a opposé une fin de non-recevoir, mercredi 21 juillet, au gouvernement britannique qui demandait une renégociation des mesures douanières post-Brexit en Irlande du Nord.
Le bloc européen est prêt à poursuivre le dialogue et à “trouver des solutions innovantes” avec Londres, mais “dans le cadre du protocole”, “nous n’accepterons pas une renégociation du protocole”, a averti Maros Sefcovic, rappelant que ces mesures âprement négociées avaient été ratifiées par le Parlement britannique.
Le vice-président de la Commission européenne s’est aussi dit prêt à rencontrer dès que possible David Frost, secrétaire d’État britannique chargé des Questions européennes, pour évoquer ce sujet.
Pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, le protocole nord-irlandais âprement négocié dans le cadre du Brexit, crée de fait une frontière douanière entre la province britannique, qui bénéficie toujours du marché unique européen, et l’île de Grande-Bretagne.
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Cela perturbe les approvisionnements du territoire et sème la colère dans la communauté unioniste attachée au maintien au sein du Royaume-Uni.
“Éviter une frontière dure sur l’île d’Irlande”
Après avoir menacé de suspendre unilatéralement le traité en invoquant son article 16, Londres, par la voix de David Frost, a averti mercredi que la situation actuelle le “justifiait”, mais a concédé que ce n’était pas “le bon moment”. Il a demandé en revanche une renégociation pour arriver à “un nouvel équilibre”.
“On ne peut tout simplement pas continuer comme cela”, a-t-il martelé à la Chambre des lords, présentant les demandes britanniques. “Ces propositions nécessiteront un changement significatif du protocole de l’Irlande du Nord”, c’est pourquoi “nous pensons que nous devons nous mettre d’accord rapidement sur un moratoire”.
Côté européen, Maros Sefcovic a rappelé que l’accord sur ces dispositions nord-irlandaises avait comme objectif de “protéger l’accord du Vendredi Saint dans son intégralité”, allusion à l’accord qui en 1998 a signé la paix entre toutes les forces politiques en Irlande du Nord.
Il s’agit, a-t-il ajouté, “de maintenir la paix et la stabilité en Irlande du Nord, d’éviter une frontière dure sur l’île d’Irlande, tout en préservant l’intégrité du marché unique de l’UE”.
Avec AFP