Après une performance exceptionnelle à Rio, le continent africain espère que le Japon sourira autant à ses représentants. L’athlétisme sera, une nouvelle fois, la discipline la plus prolifique pour ces pays africains. Tour d’horizon des principales chances de titres olympiques.
L’Afrique a établi un record de 45 médailles lors des Jeux olympiques de Rio, en nette hausse par rapport aux précédentes éditions de Londres 2012 (34 médailles), Pékin 2008 (40 médailles) ou Athènes (35 médailles). Pour poursuivre sa progression au Japon, elle pourra une nouvelle fois s’appuyer sur les épreuves de fond et le demi-fond qui devraient voir les sportives et sportifs d’Afrique de l’Est récolter une moisson de médailles d’or.
Athlétisme
“Je veux montrer au monde que je suis toujours le meilleur, même si je sais aussi que la compétition sera féroce à Tokyo”, a déclaré le Kenyan Eliud Kipchoge après sa victoire, sans surprise, au marathon d’Enschede, en avril. Le roi Kipchoge, champion olympique en titre et détenteur du record du monde, veut, à 36 ans, ajouter une nouvelle ligne à son palmarès.
Sa compatriote Brigid Kosgei détient, elle aussi, le record du monde du marathon chez les femmes. Elle sera accompagnée au Japon par ses compatriotes Ruth Chepngetich et Vivian Cheruiyot, redoutables compétitrices. En 2016, le Kenya avait terminé première nation africaine avec 13 médailles, dont 6 en or, toutes gagnées sur des épreuves de demi-fond ou de fond à l’exception de la médaille d’argent remportée par le lanceur de javelot Julius Yego.
La distance du 10 000 mètres verra probablement les athlètes africains rafler les podiums. Les Ougandais Jacob Kiplimo et Joshua Cheptegei, les Éthiopiens Selemon Barega, Yomif Kejelcha et le Kenyan Geoffrey Kamworor sont notamment très attendus, tout comme leur compatriote Letesenbet Gidey ou la Kényane Hellen Obiri chez les femmes. Des athlètes dominateurs qui s’aligneront aussi sur les épreuves de 3 000 ou 5 000 mètres.
Champion olympique en titre du 400 mètres, le Sud-Africain Wayde Van Niekerk tentera de réaliser un doublé au Japon. Sur 800 mètres, deux athlètes africains sont aussi attendus aux premières places : Nijel Amos (Botswana) et Ferguson Cheruiyot Rotich (Kenya), ce dernier pouvant aussi décrocher le titre olympique sur 1 500 mètres.
Les épreuves de sprint court pourraient également permettre aux représentants du continent africain de se mettre en valeur. Chez les hommes, le Sud-Africain Akani Simbine est très attendu. Il a établi, début juillet, le nouveau record africain du 100 mètres avec un temps de 9 secondes 84 et il figure parmi les meilleurs sprinteurs de la planète. Au 100 mètres féminin participeront notamment la vétérane nigériane Blessing Okagbare et l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, quatrième sur cette distance à Rio. Elle sera porte-drapeau de son pays au Japon et doublera également sur 200 mètres.
Enfin, Fabrice Zango, athlète burkinabé, fait partie des favoris du concours de triple-saut, médaille de bronze lors des championnats du monde de 2019. “Rien d’autre ne m’intéresse que l’or olympique donc je me prépare à cela. (…) En finale olympique, il faut passer à l’action et pas réfléchir. L’action, c’est assommer tout le monde dès le premier essai. Et après, rigoler sur les cinq autres”, a-t-il confié à RFI. Il retrouvera sur le sautoir un autre représentant africain, l’Algérien Yasser Triki, qui a réalisé, début juillet, une remarquable performance avec un saut de 17 m 24. La triple-sauteuse Nadia Eke portera, elle, les espoirs du Ghana dont elle sera le porte-drapeau.
Escrime
Première médaille olympique (bronze) pour l’escrime tunisienne et pour une escrimeuse africaine, Inès Boubakri espère franchir une nouvelle marche au Japon.
Lutte
La Nigériane Odunayo Adekuoroye aura fort à faire dans la catégorie des moins de 57 kg face à la grande favorite Risako Kawai qui disputera ces Jeux à domicile. L’Égyptien Mohamed Ibrahim El-Sayed (moins de 67 kg) pourrait créer la surprise.
Natation
En 200 mètres brasse, la Sud-Africaine Tatjana Schoenmaker peut espérer décrocher le titre mondial au vu de ses récentes performances, tandis que son compatriote Chad Le Clos tentera de gagner une nouvelle médaille olympique, après en avoir déjà gagné 4 lors des deux olympiades précédentes, dont l’or sur 200 m papillon en 2012 à Londres.
Rugby
Après avoir terminé troisième du tournoi de rugby à 7 au Brésil, l’Afrique du Sud veut faire mieux et lorgne la médaille d’or. Les “Springboks Sevens” ont remporté le circuit mondial de cette discipline en 2017 et 2018.
Sports de combat
Grâce à cette discipline, la Côte d’Ivoire a décroché en 2016 sa toute première médaille d’or olympique. Le taekwondoïste Cheick Cissé sera logiquement très attendu au Japon dans la catégorie des moins de 80 kg. Tout comme sa compatriote Ruth Gbagbi, qui a ramené le bronze du Brésil en taekwondo.
Le Nigérien Abdoulrazak Issoufou Alfaga, médaille d’argent au Brésil chez les plus de 80 kg, essaiera, lui, de faire encore mieux au Japon.
En boxe, l’Algérien Younes Nemouchi, le Ghanéen Samuel Takyi, les Marocaines Rabab Cheddar, Khadija El-Mardi et Oumaima Bel Habib ou la Malienne Marine Fatoumata Camara tenteront de se distinguer dans leurs catégories respectives.
Surf
Pour cette épreuve qui fait ses grands débuts aux Jeux olympiques, l’Afrique du Sud pourra compter sur deux représentants, Jordy Smith et Bianca Buitendag. Le Maroc suivra, lui, les prestations de Ramzi Boukhiam, porte-drapeau de la délégation.
Enfin, les nombreux amateurs de football du continent africain suivront également avec attention les résultats des équipes engagées dans le tournoi masculin (Côte d’Ivoire, Afrique du Sud et Égypte) et féminin (Zambie). Elles ne font pas partie des favoris pour le titre, mais la magie des Jeux leur permettra peut-être de déjouer les pronostics.
Avec AP