Connect with us

Hi, what are you looking for?

Monde

Afghanistan : les Taliban disent contrôler un poste-frontière clé avec le Pakistan

Les Taliban ont affirmé mercredi avoir pris possession du poste-frontière clé situé entre Spin Boldak, en Afghanistan, et Chaman, au Pakistan.

Publicité

Les Taliban, qui mènent depuis deux mois une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, ont affirmé, mercredi 14 juillet, s’être emparés d’un poste-frontière clé avec le Pakistan. Une information démentie par les autorités afghanes malgré des témoignages confirmant les assertions des insurgés.

Un responsable des forces pakistanaises de sécurité ayant requis l’anonymat a pour sa part indiqué à l’AFP que les Taliban avaient “hissé leur drapeau et retiré le drapeau afghan” du poste-frontière entre les localités de Spin Boldak, en Afghanistan, et Chaman, au Pakistan.

Advertisement

>> À lire : La France appelle tous ses ressortissants à quitter l’Afghanistan

Des habitants de la zone joints par l’AFP ont fait état d’une forte présence des Taliban dans la ville frontalière de Weish – dans les bâtiments officiels, notamment – ainsi que sur la route reliant Spin Boldak à Kandahar, la capitale provinciale.

Nos “combattants se sont emparés de (…) Weish, dans la province de Kandahar. Désormais, la route reliant Chaman, Spin Boldak et les douanes de Kandahar sont sous leur contrôle”, a annoncé dans un communiqué Zabihullah Mujahid, un porte-parole des Taliban, assurant “tous les commerçants et les habitants que leur sécurité est garantie”.

Le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur a de son côté assuré à l’AFP que les Taliban n’avaient pas réussi à s’emparer du poste-frontière. “Les terroristes ont fait mouvement près de la zone frontalière” dans le district de Spin Boldak, mais “les forces de sécurité ont repoussé leur attaque”, a soutenu Tariq Arian.

“J’ai vu que les Taliban étaient partout”

Il était impossible dans l’immédiat de vérifier sur place la situation du côté afghan de la frontière, mais un commerçant du marché de Weish, Raz Mohammad, a rapporté à l’AFP que les Taliban étaient présents “partout” depuis mercredi matin.

“Je suis allé à mon magasin ce (mercredi) matin et j’ai vu que les Taliban étaient partout. Ils sont au marché, au QG de la police, dans les locaux des douanes”, a-t-il déclaré, ajoutant “entendre le son des combats non loin”.

Feda Mohammad, chauffeur de bus, a raconté à l’AFP avoir été arrêté par des Taliban sur la route principale reliant Kandahar au Pakistan, jusqu’au grand port pakistanais de Karachi – principale porte sur l’océan de l’Afghanistan, pays enclavé.

>> À lire : Les Taliban affirment contrôler 85 % du territoire afghan

“Je voulais emmener des passagers de Kandahar à Spin Boldak. Les Taliban m’ont arrêté sur la route et m’ont sommé de faire demi-tour. Ils patrouillent sur la grande route Kandahar–Spin Boldak. J’ai décidé de ne pas aller plus loin et suis retourné” à Kandahar, a-t-il expliqué.

Plusieurs heures après l’annonce des Taliban, environ 150 de leurs partisans, juchés sur des motos ou entassés dans des voitures et agitant les drapeaux du mouvement, se sont massés du côté pakistanais de la frontière, demandant aux gardes-frontière pakistanais de les laisser entrer en Afghanistan, a constaté sur place un journaliste de l’AFP.

Le Pakistan en état d’alerte

Les forces pakistanaises sont “en état d’alerte élevée de (leur) côté” de la frontière et “toujours en train d’évaluer la situation”, a indiqué à l’AFP le responsable sécuritaire pakistanais.

Le Pakistan est depuis longtemps accusé de soutenir les Taliban et de leur donner refuge.

Le point de passage que les Taliban disent avoir pris relie l’Afghanistan à la province pakistanaise du Baloutchistan, réputée abriter une partie de la direction des Taliban, dans la ville de Quetta.

Depuis qu’ils ont lancé, début mai, une large offensive contre les forces afghanes – à la faveur du retrait des forces étrangères –, les Taliban se sont emparés de vastes portions rurales du pays et de postes-frontières clés avec l’Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan.

Privées du soutien aérien américain, les forces afghanes n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les grandes villes, dont plusieurs sont encerclées.

La province de Kandahar, berceau et bastion historique des Taliban, est le théâtre depuis plusieurs jours d’intenses combats qui se sont rapprochés de la capitale provinciale.

Inquiète, l’Inde a évacué le personnel indien de son consulat dans la grande ville du Sud afghan. Mardi soir, la France a appelé ses ressortissants à quitter immédiatement l’Afghanistan, invoquant “l’évolution de la situation sécuritaire” et les “perspectives à court terme”.

Avec AFP

Advertisement

Trending

Derniers Tweets

You May Also Like

En Vedette

Le parlement polonais accueillera des experts et des organisations le lundi 12 septembre pour aborder le sujet urgent du traumatisme psychologique subi par la...

En Vedette

Les décapeptides, une classe de peptides composés de dix acides aminés, ont suscité un grand intérêt dans le domaine de la biochimie en raison...

Monde

Les sociétés militaires privées sont de nouveaux noms pour un vieux phénomène, les mercenaires.  Depuis les années 1990 le poids de SMP a été...

En Vedette

Grâce aux 642 millions d’euros mis à disposition dans le cadre de l’aide à la relance pour la cohésion et les territoires européens (REACT-EU),...