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Yaïr Lapid exprime à Anthony Blinken ses “fortes réserves” sur le nucléaire iranien

Le nouveau chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a fait part à son homologue américain, dimanche lors d’une première rencontre à Rome, des “fortes réserves” de l’État hébreu concernant les négociations pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien, tout en souhaitant un dialogue renforcé avec Washington. 

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Le dossier du nucléaire iranien a dominé la première rencontre à Rome, dimanche 27 juin, entre le nouveau chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid et son homologue américain Antony Blinken. Le représentant de l’État hébreu a exprimé de “fortes réserves” concernant les négociations pour relancer l’accord avec Téhéran, tout en soulignant sa volonté d’apaiser le dialogue avec ses alliés. 

Yaïr Lapid, architecte de la coalition ayant mis fin au règne de Benjamin Netanyahu et qui devrait devenir Premier ministre ultérieurement, s’est rendu à Rome pour discuter de visu avec Antony Blinken, arrivé en milieu de journée dans la capitale italienne dans le cadre d’une visite dans trois pays européens.

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Cet entretien intervient dans un contexte de tractations visant à faire revenir les États-Unis au sein de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015, dont l’ancien président américain Donald Trump avait unilatéralement retiré son pays trois ans plus tard. 

Israël s’oppose à cet accord, qui a contraint Téhéran à réduire son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions internationales. Mais les autorités iraniennes se sont affranchies de certains engagements après le retrait américain. Le nouveau président américain Joe Biden a décidé de négocier un retour de son pays dans l’accord. 

Préserver le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

“Israël a de fortes réserves concernant l’accord sur le nucléaire iranien en négociation à Vienne”, a déclaré Yaïr Lapid en ouverture de son entretien avec Antony Blinken. Mais il a également dit vouloir régler les écarts de vue avec Washington dans les coulisses, en rupture avec l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu. 

“Nous pensons que ces différences [entre l’État hébreu et Washingtonn NDLR] doivent être discutées dans des échanges directs et professionnels”, a-t-il dit. Joe Biden et Antony Blinken souhaitent par ailleurs préserver le fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 21 mai entre Israël et le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007. 

Cette trêve est intervenue après onze jours de combats – les pires depuis 2014 – qui ont fait 260 morts côté palestinien et 13 côté israélien, selon des sources locales. Et qui ont suscité de vives critiques à l’international. 

Yaïr Lapid, devenu chef de la diplomatie israélienne le 13 juin avec le nationaliste Naftali Bennett comme Premier ministre, a accusé Benjamin Netanyahu d’avoir mis en danger le soutien indéfectible des États-Unis en se rangeant derrière le parti républicain de Donald Trump. “Ces dernières années, des erreurs ont été commises. Nous allons corriger ces erreurs”, a assuré Yaïr Lapid dimanche soir. 

Le nouveau gouvernement israélien, qui cherche une relation apaisée avec son principal allié historique, considère également la République islamique d’Iran comme une menace importante vis-à-vis d’Israël et a effectué ses propres frappes dans la bande de Gaza. Mais il s’est engagé à donner la priorité à son alliance avec Washington et à essayer de rester discret sur leurs différences. 

Calmer les tensions 

Yaïr Lapid s’est engagé mi-juin à améliorer le dialogue avec le parti démocrate américain et des pays européens, qualifiant respectivement ces relations de “dangereuses” et “d’hostiles” sous Benjamin Netanyahu. 

Antony Blinken a salué les déclarations de Yaïr Lapid, soulignant que les États-Unis étaient déterminés à “travailler étroitement” avec le nouveau gouvernement israélien. “Comme c’est le cas des plus proches amis, nous aurons des écarts de vue de temps en temps”, a-t-il reconnu. “Nous avons les mêmes objectifs. Parfois nous divergeons sur la tactique”.

Tandis que les tensions restent vives en Israël après les violences de mai, qu’une coalition hétéroclite gouverne l’État hébreu depuis peu et que les incertitudes persistent au niveau politique dans l’Autorité palestinienne, l’équipe Biden a clairement indiqué ne pas chercher à confectionner à la hâte des initiatives de paix au Proche-Orient. 

Le chef de la diplomatie américaine a indiqué à Paris que la priorité était de trouver comment faire parvenir de l’aide humanitaire et reconstruire la bande de Gaza, enclave d’une pauvreté extrême et très densément peuplée. L’espoir est de voir l’émergence “de conditions qui permettent peut-être de relancer un processus de paix et l’établissement de deux États, Israël et Palestine”, a déclaré Antony Blinken en français. 

Il a répété que l’administration Biden projetait d’autoriser l’Organisation de libération de la Palestine à rouvrir ses bureaux à Washington. Cette fermeture avait été ordonnée par Donald Trump, à la satisfaction des autorités israéliennes.

Pendant sa visite de trois jours en Italie, Antony Blinken doit rencontrer le pape François lundi, première entrevue du souverain pontife avec un responsable de haut rang de l’administration Biden. Il doit également participer à des réunions du G20 et de la coalition luttant contre l’organisation État islamique. 

Avec AFP 

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