Les deux meilleures équipes du Top 14 cette saison se retrouvent, vendredi, pour disputer le titre de champion de France. Elles se sont déjà affrontées voilà un mois en finale de Champions Cup, gagnée par les Toulousains. Les Rochelais espèrent bien prendre leur revanche et concrétiser ainsi leur montée en puissance.
Un 21e titre national en 2021 : tel est l’objectif du Stade toulousain, club le plus titré du championnat de France. Lors de la finale du Top14, vendredi 25 mars, face à La Rochelle, il aura l’occasion d’étoffer encore un peu plus son palmarès et de terminer sa saison sur un brillant doublé puisqu’il a déjà gagné cette saison la Champions Cup, la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Les Toulousains défendront au Stade de France leur titre gagné face à Clermont en juin 2019, la pandémie de Covid-19 ayant entraîné l’interruption du championnat la saison dernière avant les phases finales. Elles se sont cette fois déroulées normalement et la finale se déroulera vendredi au Stade de France devant 14 000 spectateurs, le gouvernement ayant accepté cette semaine d’augmenter la jauge initialement prévue de 5 000 personnes.
Les Toulousains disputeront leur 9e finale dans cette enceinte depuis son inauguration, en 1998, avec un bilan de 6 victoires et 2 défaites. Pour leurs adversaires rochelais, il s’agira en revanche d’une grande première puisque ce club né en 1898 n’a jamais disputé, à ce jour, la finale du championnat de France.
En progression constante ces dernières saisons, le Stade rochelais a terminé deuxième du Top 14 à l’issue de la saison régulière, juste derrière le Stade toulousain. Et il a réussi à dominer en demi-finale le Racing 92, redoutable armada du rugby français. De leur côté, les Toulousains ont battu l’Union Bordeaux Bègles pour gagner le droit de défendre leur bouclier de Brennus, le trophée remis chaque année au vainqueur du championnat.
Quatre défaites face à Toulouse cette saison
L’affiche de cette finale de Top 14 est du coup la même que celle la Champions Cup, disputée le 22 mai à Twickenham. Il s’agissait là encore d’une première pour les Maritimes qui n’avaient jamais atteint un tel niveau sur la scène européenne. Mais ils se sont inclinés (17-22) face au Stade toulousain qui avait alors décroché sa cinquième étoile européenne sur la pelouse anglaise.
Pour leur deuxième finale de la saison face à ces mêmes Toulousains, les Rochelais espèrent bien sûr que l’issue sera cette fois différente. Tout en sachant qu’ils ont perdu leurs quatre confrontations contre les Rouges et Noirs cette saison : ils ont été battus une fois en match amical au mois d’août, puis deux fois en championnat et, enfin, en finale de Coupe d’Europe.
La confiance sera donc plutôt du côté des Hauts-Garonnais. Leurs prédécesseurs avaient déjà réussi, en 1996, à réaliser un doublé championnat de France et Coupe d’Europe. Il s’agissait alors de la première édition de cette compétition continentale, dans un format plus réduit, et le Stade toulousain avait gagné le trophée au mois de janvier face à Cardiff avant de remporter en juin le championnat de France au Parc des Princes.
Vingt-cinq ans plus tard, les joueurs toulousains rêvent bien sûr de rééditer un tel exploit qui concrétiserait le retour au premier plan du club amorcé voilà deux saisons, après une période de disette. Pour cette finale, les Toulousains ne pourront cependant pas compter sur leur ouvreur habituel, Romain Ntamack, forfait sur blessure. Et ils devront se montrer capables de résister à une équipe rochelaise extrêmement puissante et déterminée.
La soif de titre des Rochelais
Les Rochelais ont, en effet, la ferme intention de ne pas terminer cette saison bredouilles. “On est un groupe de compétiteurs : on a pas envie d’aller en finale pour aller en finale. Ca ne sert à rien de s’emballer parce qu’il nous reste le plus dur à faire. C’est un très très gros morceau”, a confié à l’AFP cette semaine le troisième-ligne rochelais Grégory Alldritt.
Il fait partie d’un paquet d’avants très solides, à l’image du colossal deuxième-ligne australien Will Skelton ou du volumineux pilier droit Uini Atonio. Et les Rochelais ne manquent pas non plus de talent au sein de leurs trois-quarts qui s’appuient notamment sur l’expérience de l’étincelant Brice Dulin, également arrière de l’équipe de France.
Au-delà du résultat de la finale de Top 14, Toulouse sait que La Rochelle fait désormais partie des adversaires les plus coriaces du championnat. “Je trouve que ce club est hyper sain, bien construit et c’est quelque chose de bon pour le rugby en général (…). J’ai l’impression de voir ces rivalités qu’il y avait entre nous et nos amis brivistes dans les années 1990, puis le Stade français, Biarritz ou Clermont dernièrement”, a ainsi déclaré le manager toulousain Ugo Mola à l’AFP.
En accédant trois fois dans le dernier carré du Top 14 depuis 2017 et en disputant deux finales de coupe d’Europe (Challenge européen 2019, Champions Cup 2021), le Stade rochelais est devenu un club qui compte. Il suscite un incroyable engouement à la Rochelle et dans les alentours, l’équipe jouant à guichets fermés depuis plusieurs années dans son stade Marcel Deflandre. Et il lui reste à démontrer qu’il est aussi un club qui peut gagner des titres.