L’accès aux sites des chaînes d’État iraniennes Al-Alam et Press-TV a été bloqué, mardi. Ils affichaient un message précisant qu’ils ont été “saisis par le gouvernement” américain. Ce blocage concerne également les sites Internet de chaînes proches du régime de Téhéran en Palestine, en Irak, au Bahreïn et appartenant aux rebelles Houthis.
L’accès aux sites Internet de plusieurs médias d’État iraniens ou proche du régime de Téhéran a été bloqué, mardi 22 juin. Un message est ainsi apparu sur les sites des chaînes d’information en arabe Al-Alam et en anglais Press-TV, qui appartiennent au réseau de la télévision d’État Irib, assurant qu’ils ont été “saisis par le gouvernement” américain.
Le message est accompagné des sceaux de la police fédérale et du ministère du Commerce des États-Unis. Cette action intervient dans le cadre de l’exercice de l’autorité présidentielle face à une menace extraordinaire, selon un des articles de loi cités dans le message.
Selon la télévision iranienne, les chaînes Palestine Al-Youm, Naba et Al-Kawthar ont également été bloquées.
`Une violation de la liberté de la presse dénoncée
Press-TV a évoqué “une apparente action coordonnée” sur son compte Twitter, tandis que la télévision d’État iranienne a dénoncé le blocage “de médias pro-résistance révélant les crimes des alliés des États-Unis dans la région”.
In what seems to be a coordinated action, a similar message appears on the websites of Iranian and regional television networks that claims the domains of the websites have been “seized by the United States Government.” pic.twitter.com/JloU56LvpL
— Press TV (@PressTV) June 22, 2021
“Alors que le gouvernement démocrate des États-Unis affirme soutenir la liberté d’expression, en pratique il ferme les médias en soutenant” Israël et l’Arabie saoudite, deux alliés historiques de Washington au Moyen-Orient, a ajouté l’Irib sur son site Internet.
L’agence Fars, proche des ultraconservateurs iraniens, a également dénoncé “une violation flagrante de la liberté de la presse”.
L’Iran est sous le coup d’une série de sanctions économiques américaines pour son programme d’enrichissement nucléaires soupçonné par Washington d’avoir des visées militaires. La République islamique est également accusée de violations des droits de l’Homme et de soutien au terrorisme.
Les sites de chaînes d’Irak, du Bahreïn et des rebelles yéménite bloqués
Le site de la chaîne des rebelles Houthis au Yémen, al-Masirah, étaient aussi bloqué avec le même message. Sur le site de l’aile politique des Houthis, al-Masirah a condamné “un acte de piraterie et la confiscation des droits d’auteurs” par les États-Unis qui intervient “sans justification et sans avertissement”. La chaîne a toutefois créé un nouveau site Internet qui était opérationnel mardi soir.
Plusieurs sites internet irakiens, dont celui des brigades du Hezbollah, la faction pro-Iran la plus radicale d’Irak, n’étaient plus accessibles mardi et seul s’affichait un message du “ministère américain du Commerce”.
En octobre 2020 déjà, ce site ainsi que celui d’al-Etejah, la télévision des brigades du Hezbollah, avaient subi le même sort. De même que le site d’al-Noujaba, l’autre grande faction pro-Iran d’Irak. Ces deux factions, composées de combattants irakiens mais entraînés, financés et armés par l’Iran, opèrent à la fois en Irak mais aussi en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad et du Hezbollah libanais.
Le site de la chaîne télévisée d’opposition du Bahreïn LuaLua TV, était aussi bloqué. La chaîne, qui a des bureaux à Londres et à Beyrouth, a fustigé une “saisie illégale” de leur site Internet. Les autorités bahreïnies accusent les groupes contrôlant la chaîne d’être proches du régime iranien. Le Bahreïn abrite la cinquième flotte américaine et a normalisé ses relations avec Israël.
Avec AFP