Une McLaren flambant neuve, une Bentley, une Porsche, toutes écrasées par une pelleteuse… Il y aurait de quoi rendre fou n’importe quel amateur de belles mécaniques. Mais aux Philippines, les douanes ne font pas dans la demi-mesure pour tenter de dissuader le trafic de voitures de luxe : le 18 juin, elles ont fait démolir, à grand renfort de communication, plusieurs modèles de marques prestigieuses.
Sur sa page Facebook, le Bureau des douanes des Philippines a posté une série de photos montrant plusieurs voitures de luxe détruites à Manille, dont une McLaren 620R, une Bentley 2007, une Porsche 911. Une Hyundai Genesis et une Toyoya Solara, moins luxueuses, font aussi partie des victimes de la pelleteuse des douanes philippines.
Selon le Bureau des douanes, le but de ces démolitions est “d’envoyer un message fort, [de montrer] que le gouvernement est sérieux dans ses efforts contre le trafic”.
Dans le même temps, à Cagayan de Oro, dans le sud du pays, 14 Mitsubishi Jeeps ont été détruites. Elles étaient arrivées en pièces détachées aux Philippines en octobre 2018, en provenance du Japon.
Au total, 21 véhicules ont été détruits, pour un montant de 58,55 millions de pesos philippins, soit environ 1,01 million d’euros.
Tous ces véhicules avaient été importés illégalement, par différents bateaux, et saisis à différentes occasions entre 2018 et 2020 par les douanes. Des véhicules saisis dans le cadre de trafic sont souvent dissimulés dans des conteneurs et non déclarés par les importateurs, qui évitent ainsi de payer les droits de douane et les taxes dépendant de la valeur du véhicule. En novembre 2020, les douanes avaient confisqué des Porsche, Bentley et Mercedes, transportées par un porte-conteneurs en provenance du Japon. Les conteneurs transportant les voitures avaient été déclarés comme chargés de diverses fournitures. D’autres trafiquants cachent même les voitures sous des piles de vêtements.
Depuis 2018 et une directive du président philippin Rodrigo Duterte, les douanes ont opté pour la destruction des voitures trafiquées plutôt que de les mettre aux enchères, dans le but de dissuader les trafiquants.
Depuis son arrivée à la présidence des Philippines, Rodrigo Duterte se distingue par une politique très agressive contre le crime et la corruption. En mai 2018, il avait supervisé la destruction de 100 voitures importées via des trafics, pour une somme équivalant à près de 600 000 euros.
Le Bureau des douanes des Philippines dit avoir saisi pour 356 millions de pesos (6,15 millions d’euros) de voitures et biens en lien avec leur trafic en 2020.