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Irlande du Nord : unionistes et républicains reconduisent la gouvernance partagée

L’unioniste Paul Givan a été nommé jeudi Premier ministre du gouvernement local d’Irlande du Nord, tandis que Michelle O’Neill, du parti républicain Sinn Fein, occupera de nouveau le siège de vice-Première ministre.

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Unionistes et républicains sont parvenus, jeudi 17 juin, à un accord pour maintenir une gouvernance partagée en Irlande du Nord, avec un représentant de chaque camp à la tête de l’exécutif local, évitant une nouvelle crise dans la province britannique confrontée à des tensions post-Brexit.

Cet accord entre le DUP, attaché au maintien au sein du Royaume-Uni, et le Sinn Fein, favorable à une réunification avec l’Irlande, est intervenu peu après minuit à la suite d’intenses discussions sous l’égide du ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Brandon Lewis.

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>> À lire : Comment le Brexit a créé “des tensions sans fin” et une impasse en Irlande du Nord

L’unioniste Paul Givan, 39 ans, un protestant fondamentaliste, a été nommé Premier ministre du gouvernement local au Parlement nord-irlandais, après avoir été désigné par le nouveau chef du parti unioniste ultraconservateur DUP, Edwin Poots.

Michelle O’Neill, 44 ans, du parti républicain Sinn Fein, occupe de nouveau le siège de vice-Première ministre.

Face à Paul Givan qui a souligné, après sa nomination, que les deux camps devaient reconnaître qu’ils avaient plus “en commun” que de divergences, Michelle O’Neill a prévenu que les deux camps n’étaient “pas sur la même ligne concernant la question du Brexit (…) contre lequel une majorité de citoyens a radicalement voté” lors du référendum de 2016.

Éloigner les craintes d’une nouvelle crise

C’est l’engagement du gouvernement britannique à légiférer cet automne pour protéger la langue irlandaise, si une législation en ce sens n’est pas adoptée d’ici là au niveau local, qui a permis de débloquer les tractations. Le Sinn Fein en avait fait un préalable à toute poursuite de la cohabitation avec les unionistes.

“Cela permettra au gouvernement de se concentrer à nouveau sur la réponse à apporter aux questions qui comptent vraiment pour les Nord-Irlandais, comme les soins de santé, le logement, l’éducation et l’emploi”, a salué le ministre Brandon Lewis.

>> À lire : Brexit : les saucisses de la discorde entre Londres et Bruxelles

L’accord permet d’éloigner les craintes d’une nouvelle crise qui avait paralysé l’Irlande du Nord durant trois ans, à la suite de la chute du gouvernement sur fond de scandale financier. Un accord conclu en janvier 2020 avait permis de rétablir les institutions politiques de la province.

Le DUP et le Sinn Fein doivent se partager la gouvernance en vertu de l’accord de paix du Vendredi saint de 1998, qui a mis un terme à trois décennies de “troubles” sanglants entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants).

La crise découlait cette fois de la démission, comme Première ministre et cheffe du DUP, d’Arlene Foster, 50 ans, face au vif mécontentement de son camp sur les conséquences du Brexit.

Des contrôles douaniers qui ne passent pas

Elle était vilipendée pour son impuissance face à l’instauration de contrôles douaniers pour les marchandises en provenance de Grande-Bretagne, négociée dans le cadre de l’accord de Brexit et vue par les unionistes comme une atteinte à l’intégrité du Royaume-Uni.

“Le protocole est une conséquence du Brexit, qui a été soutenu par les conservateurs et le DUP. Sa finalité même est de limiter l’impact du Brexit sur l’île d’Irlande pour protéger l’accord du Vendredi saint”, a souligné pour sa part Michelle O’Neill.

En perturbant les échanges, ces dispositions douanières appliquées à la province pour éviter le retour d’une frontière avec la République d’Irlande et préserver la paix ont suscité un regain de tensions en Irlande du Nord. Des émeutes d’une violence sans précédent depuis des années avaient éclaté début avril.  

Elles sont au cœur d’un différend entre le gouvernement britannique et l’Union européenne. Dénonçant une approche “puriste” de l’Union européenne, Londres tente d’en avoir une application plus lâche, tandis que Bruxelles l’appelle à respecter les engagements négociés dans le cadre du Brexit.

Avec AFP

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