Joe Biden et Vladimir Poutine se rencontrent, mercredi, à Genève. Après avoir serré la main de son homologue russe, le président américain a estimé que les États-Unis et la Russie étaient “deux grandes puissances”, signe d’une volonté d’apaiser les tensions.
Le président américain Joe Biden a proposé, mercredi 16 juin, à son homologue russe Vladimir Poutine des relations plus “prévisibles” entre États-Unis et Russie, estimant que “deux grandes puissances” devaient gérer leurs désaccords de façon “rationnelle”.
Avant d’entamer leur premier sommet à Genève, dans une belle bâtisse du XVIIIe siècle au bord du Lac Léman, les deux dirigeants se sont brièvement serré la main.
“J’espère que notre réunion sera productive”, a dit le président russe, en remerciant Joe Biden d’avoir pris l’initiative de la rencontre.
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“Nous essayons de déterminer là où nous avons des intérêts communs et où nous pouvons coopérer. Et quand ce n’est pas le cas, établir une façon prévisible et rationnelle de gérer nos désaccords”, a expliqué de son côté le président américain. “Deux grandes puissances”, a-t-il ajouté, dans un contraste marqué avec les termes de Barack Obama qui avait qualifié la Russie de “puissance régionale”.
Les deux hommes étaient arrivés à quelques minutes d’intervalle, accueillis par le président suisse Guy Parmelin qui leur a souhaité bonne chance. Malgré cette poignée de main – un geste devenu rare en pleine pandémie de Covid-19 – les discussions s’annonçaient âpres et tendues.
“Nous ne cherchons pas un conflit avec la Russie”
Le 46e président américain a adopté un ton résolument ferme ces derniers jours à l’égard de l’homme fort du Kremlin pour mieux marquer le contraste avec les atermoiements et les ambiguïtés de son prédécesseur républicain, Donald Trump.
Joe Biden a promis de dire à Vladimir Poutine quelles sont “ses lignes rouges”. “Nous ne cherchons pas un conflit avec la Russie, mais nous répondrons si la Russie continue ses activités”, avait-il déclaré lundi à la fin du sommet de l’Otan à Bruxelles.
Même si la Maison Blanche n’a eu de cesse de souligner qu’il ne fallait attendre aucune percée spectaculaire, le président, âgé de 78 ans, sait que son premier déplacement à l’étranger sera largement jugé sur les résultats de cette rencontre très attendue.
Le président russe peut faire valoir une longue expérience : il a déjà côtoyé quatre autres présidents américains depuis son arrivée au pouvoir, fin 1999.
Nombre d’experts s’accordent à dire qu’il a déjà obtenu ce qu’il désirait le plus : la tenue du sommet comme illustration de l’importance de la Russie sur la scène mondiale.
Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, il a dit espérer que le président démocrate se montre moins impulsif que son prédécesseur républicain. Mais il a aussi saisi l’occasion pour souligner combien Donald Trump était, selon lui, un homme “talentueux”.
Avec AFP