Une nouvelle attaque, la quatrième en un peu plus de deux mois, a eu lieu, samedi, en Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Burkina Faso. Au moins trois militaires ivoiriens ont été tués, selon un bilan provisoire.
Au moins deux soldats et un gendarme ont été tués, samedi, lors du passage de leur véhicule sur un engin explosif dans la région de Tèhini, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé, dimanche 13 juin, l’état-major des armées.
“Le samedi 12 juin 2021, aux environs de 19 h, une patrouille de reconnaissance des Forces armées de Côte d’Ivoire a été l’objet d’une attaque complexe, sur l’axe Tèhini- Togolokaye, localité frontalière du Burkina Faso”, a annoncé le chef d’état-major général des armées ivoiriennes, le général Lassina Doumbia, dans un communiqué publié dimanche.
“Il s’agit d’une embuscade avec usage d’engin explosif improvisé au contact duquel un des véhicules a sauté. La riposte du détachement a permis de sécuriser la zone et de porter secours aux blessés. Le bilan fait état de trois morts et quatre blessés. Ces derniers ont été évacués et pris en charge”, selon les termes du communiqué.
Le général Doumbia veut également rassurer “les populations de la détermination des Forces de défense et de sécurité à continuer à agir pour leur protection et les appellent à une franche collaboration avec les forces engagées”.
Quatrième attaque en deux mois
Samedi, une source sécuritaire avait annoncé à l’AFP que l’explosion avait “également fait trois blessés”, moins d’une semaine après une attaque de jihadistes présumés dans la localité de Tougbo, à quelques kilomètres de la frontière burkinabè.
Cette explosion a eu lieu deux jours après l’inauguration d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d’Abidjan, par le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, et son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, aux côtés du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
L’AILCT vise à aider au combat contre les jihadistes qui intensifient leurs actions sanglantes dans le Sahel voisin.
Cette attaque est la quatrième en un peu plus de deux mois commise dans cette région.
Les dernières attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire près de la frontière du Burkina Faso remontaient au 29 mars, lorsque deux positions de l’armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés, faisant six morts, trois soldats et “trois terroristes”. L’attaque de Kafolo était “le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina Faso”, selon l’armée.
Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne s’était déjà produite à Kafolo, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués.
Non revendiquées
Attribuées aux jihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins, Burkina Faso, Mali et Niger, ces attaques n’ont pas été revendiquées.
La Côte d’Ivoire avait été frappée une première fois par une attaque jihadiste en mars 2016, dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan : des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts.
Le Sahel est en proie aux attaques et attentats meurtriers d’une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe État islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux
Outre le Sahel, les groupes jihadistes frappent à intervalles réguliers dans les pays du Golfe de Guinée depuis plusieurs années, notamment la Côte d’Ivoire.
“Le Nord de la Côte d’Ivoire frontalier avec le Burkina Faso commence à être sous l’emprise des groupes jihadistes. Cette région constitue un enjeu important de sécurité pour l’État ivoirien”, a affirmé récemment à l’AFP l’expert antiterroriste ivoirien Lassina Diarra, en notant que “depuis quelques mois, des personnes, certes ultra-minoritaires, commencent à être séduites” par les jihadistes.
Avec AFP