Le président américain et le Premier ministre britannique ont célébré la “relation spéciale” qui unit leurs deux nations jeudi lors de leur première rencontre, à Carbis Bay, en Angleterre. Une convivialité affichée malgré des désaccords autour du Brexit et de l’Irlande du Nord.
Joe Biden et Boris Johnson ont affiché leur l’unité et loué la coopération américano-britannique, jeudi 10 juin, lors de leur première rencontre à Carbis Bay, en Angleterre, où débutera le G7 vendredi. Célébrant la “relation spéciale” qui unit leurs deux nations, les deux dirigeants ont autorisé une version actualisée de la charte de l’Atlantique mais également abordé des points de divergences sur l’après Brexit et l’Irlande du Nord.
Joe Biden espère profiter de son premier voyage à l’étranger en tant que président pour rassurer les alliés européens sur le fait que les États-Unis se sont débarrassés des tendances transactionnelles du mandat de Donald Trump et sont redevenus un partenaire fiable. Lui et Johnson ont immédiatement adopté un ton de convivialité sous le regard des médias.
“J’ai dit au Premier ministre que nous avions quelque chose en commun. Nous nous sommes tous deux mariés bien au-dessus de notre condition”, a plaisanté Joe Biden après une promenade très chorégraphiée avec leurs épouses. Boris Johnson a ri et a déclaré qu’il n’allait pas “contester cette affirmation”.
Boris Johnson a décrit jeudi comme un “grand bol d’air frais” le président américain Joe Biden pour la volonté de ce dernier de travailler avec Londres sur un large éventail de questions, qu’il s’agisse d’environnement, de Covid-19 ou encore de sécurité.
“C’est nouveau, c’est intéressant et nous allons travailler très dur ensemble”, a dit Boris Johnson après s’être entretenu avec Joe Biden. “Nous avons discuté pendant 1 h 20 environ. C’était une longue, longue et bonne session. Nous avons couvert un large éventail de sujets.”
Tensions post-Brexit
Si l’atmosphère était joviale, plusieurs sujets sensibles opposent néanmoins les deux hommes d’État. Le président américain s’est farouchement opposé à la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, orchestrée par Boris Johnson, et a exprimé une grande inquiétude quant à l’avenir de l’Irlande du Nord. Joe Biden avait même qualifié Boris Johnson de “clone physique et émotionnel” de Donald Trump.
Le Premier ministre britannique a relativisé jeudi ses divergences avec Joe Biden sur les tensions post-Brexit en Irlande du Nord, assurant que le maintien de la paix dans la province britannique constituait un “terrain d’entente” et se disant “optimiste”.
“Nous voulons nous assurer de conserver l’équilibre du processus de paix. Il y a absolument un terrain d’entente et je suis optimiste que nous y arriverons”, a déclaré Boris Johnson aux télévisions britanniques.
Charte de l’Atlantique actualisée
Avant leurs discussions officielles, les deux hommes se sont penchés sur d’illustres prédécesseurs en temps de guerre, inspectant des documents relatifs à la charte de l’Atlantique. Cette déclaration signée par le Premier ministre britannique Winston Churchill et le président Franklin D. Roosevelt en août 1941 fixait des objectifs communs pour le monde de l’après-guerre, notamment la libéralisation des échanges, le désarmement et le droit à l’autodétermination de tous les peuples.
Réaffirmant les liens de longue date qui unissent leurs nations, les deux hommes ont autorisé une version actualisée de la charte, qui relève le défi posé par des pays comme la Chine et la Russie en promettant de promouvoir le libre-échange, les droits de l’Homme et un ordre international fondé sur des règles, et de contrer “ceux qui cherchent à saper nos alliances et nos institutions”.
La nouvelle charte vise également “l’ingérence par la désinformation” dans les élections et les pratiques économiques douteuses, accusations que l’Occident a portées contre Pékin et Moscou. Les dirigeants ont également promis de renforcer les défenses mondiales contre les menaces sanitaires, à la veille d’un sommet où la discussion sur la pandémie de coronavirus devrait occuper le devant de la scène.
Avec AP et AFP