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Visite de Joe Biden en Europe : premier rendez-vous en Cornouailles avec Boris Johnson

Joe Biden et Boris Johnson se rencontrent jeudi pour la première fois en tête-à-tête et espèrent s’accorder sur une nouvelle “Charte de l’Atlantique”, dans un contexte brouillé par le délicat dossier du Brexit et ses conséquences en Irlande du Nord.

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Joe Biden, qui est arrivé mercredi 9 juin en Angleterre à l’occasion de son premier voyage à l’étranger en tant que président des États-Unis, rencontre jeudi Boris Johnson en Cornouailles, à Carbis Bay, une petite station balnéaire du sud-ouest de l’Angleterre. C’est également là que doit se tenir de vendredi à dimanche un sommet du G7 consacré en particulier à la pandémie de coronavirus et à la crise climatique.

Selon la Maison Blanche, Joe Biden va annoncer l’achat “historique” par son pays de 500 millions de doses de vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 afin d’en faire don à 92 pays défavorisés par le biais du dispositif Covax, une opération présentée comme la plus grosse commande et donation de vaccins réalisée par un seul pays.

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Joe Biden rendra également visite dimanche à la reine Elizabeth II au château de Windsor puis participera au sommet de l’Otan avant un autre sommet avec l’Union européenne. Son long déplacement en Europe culminera mercredi prochain à Genève par sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine.

“Les États-Unis sont de retour !”

“Les États-Unis sont de retour !”, a lancé Joe Biden peu après son arrivée au Royaume-Uni, reprenant ainsi le message qu’il martèle depuis son arrivée au pouvoir voilà cinq mois. “Et les démocraties du monde entier sont unies pour affronter les défis les plus difficiles.”

Pour la journée de jeudi, Londres espère la mise au point d’une nouvelle “Charte de l’Atlantique” conçue sur le modèle de la Charte signée par Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt. Le texte doit affirmer que “si le monde a changé par rapport à 1941, les valeurs restent les mêmes” concernant la défense de la démocratie, la sécurité collective et le commerce international, a fait savoir Downing Street.


Le document “reconnaîtra également des défis plus récents, comme la nécessité de faire face à la menace que représentent les cyberattaques, d’agir de toute urgence pour lutter contre le changement climatique et protéger la biodiversité et, bien sûr, d’aider le monde à mettre fin à la pandémie de coronavirus et à s’en remettre”, est-il précisé.

Une “relation spéciale”

Les deux dirigeants doivent également discuter d’une reprise des voyages entre le Royaume-Uni et les États-Unis après la pandémie ainsi que d’un futur accord permettant une meilleure coopération dans le secteur technologique. Les deux pays sont liés par ce qu’ils appellent traditionnellement une “relation spéciale”, vantée à ce titre par des générations de dirigeants britanniques.

Boris Johnson, qui rêve d’un Royaume-Uni rayonnant sur la scène internationale après avoir claqué la porte de l’UE, préfère, lui, éviter ce terme. “Mais cela n’enlève en rien l’importance que nous accordons à notre relation avec les États-Unis, qui sont notre plus proche allié”, a tenu à préciser son porte-parole.

Pour la Maison Blanche, l’expression reste valable. Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, “affirmera la force durable de la relation spéciale” avant de souligner les priorités américaines au G7, notamment les valeurs démocratiques communes, le changement climatique et la reprise après la pandémie, selon sa porte-parole Jen Psaki.

Tensions sur l’Irlande du Nord

Boris Johnson a été le premier dirigeant européen que Joe Biden a appelé après avoir succédé à Donald Trump en janvier. Même si les accents populistes de “BoJo” lui ont valu des comparaisons avec Donald Trump, qui ne tarissait pas d’éloges à son égard, le dirigeant conservateur est beaucoup plus en phase avec l’administration de Joe Biden sur les grands sujets internationaux.

Les deux dirigeants affichent une détermination commune à lutter contre la crise climatique, et partagent des positions similaires quant aux défis posés par la Chine et la Russie. Quelques jours avant le sommet du G7, Londres a soutenu le projet de taux d’imposition minimal pour les sociétés défendu par Joe Biden, avec une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, en particulier les géants du numérique.

Cependant, d’importants points de crispation persistent sur l’Irlande du Nord, Washington n’appréciant pas les tentatives de Londres de revenir sur ses engagements commerciaux envers l’UE pris dans le cadre du Brexit.

La Maison Blanche a averti le gouvernement britannique que tout accroc à l’accord de paix de 1998 pourrait compromettre la réussite d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, tant convoité par Boris Johnson.

Selon le quotidien britannique The Times paru jeudi, la plus haute diplomate américaine en poste au Royaume-Uni, Yael Lempert, a accusé Londres d'”attiser” par son attitude les tensions en Irlande du Nord.

L’UE a de son côté prévenu mercredi qu’elle n’hésiterait pas à adopter une réponse ferme si Londres refusait de mettre en œuvre les dispositions spécifiques post-Brexit en Irlande du Nord, à l’origine de vives tensions dans la province britannique.

L’accord dit du Vendredi Saint, obtenu avec l’implication de l’ancien président américain Bill Clinton, avait mis un terme aux violences entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants) qui avaient fait quelque 3 500 morts en 30 ans en Irlande du Nord.

Avec AFP

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