Un train qui arrivait de Karachi a déraillé, lundi matin, à proximité de la ville de Daharki, dans le sud du Pakistan, avant d’être percuté par un autre train qui arrivait en sens inverse. Un bilan provisoire fait état d’au moins 40 morts.
Au moins 40 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, lundi 7 juin au matin, dans le déraillement suivi d’une collision entre deux trains de passagers dans le sud du Pakistan. Dans l’après-midi, certaines personnes étaient toujours prises au piège sous les débris métalliques.
Plusieurs heures après l’accident, les secours appelés sur place s’employaient toujours à libérer des passagers prisonniers des épaves des convois près de la ville de Daharki, dans le nord de la province du Sind, a rapporté à l’AFP un porte-parole des Pakistan Railways.
Le double accident s’est produit vers 3 h 30 locales (22 h 30 GMT), à une heure où la plupart des 1 200 passagers des deux trains devaient vraisemblablement dormir. Le premier train a déraillé avant d’être percuté par un autre train arrivant en sens inverse, selon le porte-parole.
“Nous sommes tombés les uns sur les autres mais rien de grave”, a raconté à l’AFP Akhtar Rajput, passager du Millat Express qui a déraillé. “Puis un autre train surgi de nulle part nous a percutés et ça nous a bien plus fortement secoués. Quand j’ai repris les esprits, j’ai vu des passagers gisant autour de moi, d’autres essayant de s’extraire du wagon”.
Le Millat Express reliait le grand port de Karachi à la ville de Sardogha quand il a déraillé, glissant sur les voies du Sir Syed Express qui arrivait en sens contraire de Rawalpindi.
Selon le ministre de l’Information, Fawad Chaudry, les deux accidents se sont produits à quelques minutes d’intervalle.
“J’étais désorienté, j’essayais de comprendre ce qui nous arrivait quand l’autre train nous a percutés” a confié Shahid, un autre passager.
Des difficultés à organiser les secours
Un responsable de la police de Daharki, Umar Tufail, a déclaré qu’au moins 40 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées, précisant craindre que le bilan continue de monter dans les prochaines heures.
Des images diffusées par des télévisions locales ont montré des médecins posant une perfusion sur un homme, conscient, dont seul le torse émergeait du chaos.
“Le site (de l’accident) est excentré et nous avons des difficultés à organiser les secours”, notamment pour acheminer sur place les équipements appropriés afin de dégager au moins six wagons détruits dans l’accident, a expliqué de son côté le porte-parole des Pakistan Railways. L’accident s’est produit dans un secteur reculé de la province sur une portion de voies ferrées traversant de riches terres agricoles.
Le président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, le général Akhtar Nawaz Satti, a annoncé sur la chaîne de télévision privée ARY que l’armée et des forces paramilitaires stationnés sur des bases à proximité s’étaient portés au secours des accidentés.
Des villageois sont également venus en foule sur place pour tenter de venir en aide aux blessés, selon les images de médias locaux.
Selon le ministre de l’Intérieur, Sheikh Rashid, ancien ministre chargé des transports ferroviaires, les voies sur lesquelles l’accident s’est produit dataient de 1880. Un responsable de la police a assuré pour sa part avoir déjà alerté les autorités sur le “danger” de ces voies.
Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, s’est dit “sous le choc” et a promis une enquête exhaustive: “J’ordonne une enquête complète sur les manquements à la sécurité des chemins de fer”, assurait, lundi, son compte Twitter officiel.
Les accidents ferroviaires sont fréquents au Pakistan, qui a hérité de milliers de kilomètres de voies et des trains de l’époque coloniale, sous l’empire britannique. Mais leur entretien a été négligé au fil des années.
Avec AFP