Qu’elle se concrétise ou non, et il semble que non depuis que le propriétaire de l’Olympique de Marseille a formellement rejeté, jeudi, l’offre de négociation visant à racheter le club, la vente de l’OM est le feuilleton de l’été à Marseille.
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Alors que sportivement, tous les voyants sont au vert, l’Olympique de Marseille, qualifié pour la prochaine Ligue des champions au terme d’une saison tronquée par la crise sanitaire, traverse une trêve estivale mouvementée.
Après avoir vécu avec angoisse l’épisode du vrai faux-départ de l’entraîneur André Villas-Boas, un temps annoncé partant avant d’être convaincu par ses joueurs de poursuivre l’aventure, les supporters de l’OM vivent depuis quelques semaines avec les rumeurs incessantes autour d’une vente du club par son propriétaire américain Frank McCourt.
Très remontés, dans leur grande majorité, contre la gestion du club par le président Jacques-Henri Eyraud, ils avaient commencé par suivre avec intérêt ce feuilleton aux rebondissements quotidiens, en rêvant d’un avenir doré alors que l’OM est plombé par des difficultés financières et surveillé de près par l’UEFA dans le cadre du fair-play financier.
Mais la tournure rocambolesque des événements semble indiquer que le seul club français à avoir remporté la Ligue des champions n’est pas prêt à changer de main. Et pourtant, depuis plusieurs semaines, l’homme d’affaires franco-tunisien Mohamed Ayachi Ajroudi et l’ancien président du RC Toulon Mourad Boudjellal ont multiplié les sorties médiatiques pour marteler leur volonté de racheter l’OM, avec le soutien d’investisseurs basés dans le Golfe.
Prises à partie et menaces de poursuites judiciaires
Cette semaine, l’affaire s’est envenimée avec des prises à partie publiques par presse interposée, puis par des échanges de communiqués rédigés par des avocats. Le 21 juillet, l’OM a indiqué avoir “décidé d’agir en justice à l’encontre de Messieurs Ajroudi et Boudjellal” pour “faire condamner les auteurs de cette campagne de déstabilisation”, en réclamant au passage 500 000 euros de dommages et intérêts.
L’Olympique de Marseille a décidé d’agir en justice à l’encontre de Messieurs Ayachi Ajroudi et Boudjellal.
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) July 21, 2020
Le lendemain, Mohamed Ayachi Ajroudi répliquait par l’intermédiaire de ses avocats avec un communiqué transmis au quotidien régional La Provence, dans lequel il se dit prêt à réagir par toutes voies de droit. “La direction actuelle de l’Olympique de Marseille a lancé une campagne de presse dénigrante à l’encontre de Monsieur Mohamed Ayachi Ajroudi, est-il écrit. Cette stratégie agressive fondée sur une assignation qui ne résiste pas à l’analyse et qui contient des contrevérités ne doit tromper personne. Cette procédure relève à l’évidence de visées plus médiatiques que juridiques”.
De son côté, Mourad Boudjellal a violemment attaqué Jacques-Henri Eyraud sur les ondes de la radio RMC Sport l’accusant d’être à l’origine de l’action judiciaire engagée par le club afin de conserver sa place de président de l’OM à tout prix. “Ce qui lui pose un problème, c’est qu’on a dit très vite qu’il n’était pas prévu de le conserver. Pourquoi on dit ça ? Parce que l’OM est un club qui, depuis que M.Eyraud est là, perd environ 100 millions d’euros par an et ça ne fait qu’augmenter. (…) Ce que M.Eyraud endort à travers cet écran de fumée de procédure médiatique – c’est du pipi de chat, du Houdini des fonds propres – c’est que l’OM est dans une situation très compliquée à cause de lui.”
Le “non” officiel de McCourt
Toujours est-il que l’actuel propriétaire Frank McCourt semble avoir donné le coup de sifflet final, jeudi 23 juillet, en indiquant une nouvelle fois ne pas souhaiter vendre le club. Il a formellement rejeté l’offre de négociation de Mohamed Ayachi Ajroudi, confirmation “définitive” de sa position sur le sujet, dans un message répondant aux premières approches officielles de la banque d’affaires Wingate, mandatée par l’homme d’affaires franco-tunisien.
“De manière formelle et définitive”, écrit l’avocat de l’Américain, Olivier de Vilmorin, “le club n’est pas à vendre, Monsieur McCourt ne souhaite pas engager de discussions avec vos clients”.
Enfin, l’avocat ajoute que le propriétaire de l’OM “enjoint” les acheteurs déclarés “à cesser leur campagne de déstabilisation, et redit avec fermeté qu’il ne cédera pas à la pression”.
Ce rejet clair et formel du clan McCourt va-t-il permettre à l’agitation de retomber alors que les joueurs emmenés par leur capitaine Dimitri Payet se préparent à attaquer la nouvelle saison ? Rien n’est moins sûr, Mohamed Ayachi Ajroudi refuse de baisser les bras et maintient son offre. Un supporter olympien vous dirait que l’agitation ne retombe jamais à Marseille quand qu’il s’agit de l’OM.