Les garde-côtes italiens ont immobilisé mercredi l’Ocean Viking en raison de “plusieurs irrégularités techniques et opérationnelles”. Le navire humanitaire, dont la quarantaine de 14 jours venait de prendre fin, dénonce un “harcèlement administratif continu envers les ONG”.
Alors que le Sea Watch 3 est immobilisé par l’Italie depuis mercredi 8 juillet au port sicilien de Porto Empedocle, c’est au tour de l’Ocean Viking de connaître le même sort.
“Après une inspection de 11 heures menée par les garde-côtes italiens (…) l’Ocean Viking est détenu par les autorités italiennes, pour une période indéterminée”, a indiqué mercredi 22 juillet dans un communiqué l’ONG SOS Méditerranée, qui affrète le navire humanitaire.
Le bateau-ambulance sortait tout juste d’une quarantaine de 14 jours, imposée le 7 juillet à la suite du débarquement en Sicile de 180 migrants secourus en mer Méditerranée lors de plusieurs opérations de sauvetage.
Les garde-côtes italiens justifient dans un communiqué cette nouvelle immobilisation par “plusieurs irrégularités techniques et opérationnelles” observées sur le navire. Ces manquement, non précisés, sont “de nature à compromettre non seulement la sécurité du navire et de l’équipage mais aussi des personnes qui ont été et qui pourraient être récupérées à bord”. Le communiqué fait également état de “violations de la réglementation visant à protéger le milieu marin”. L’Ocean Viking fait l’objet, depuis, d’une mesure de “rétention administrative” jusqu’à correction des irrégularités.
“Harcèlement administratif”
“On se demande pourquoi la sécurité n’a pas davantage préoccupé les autorités maritimes alors que, au début du mois, l’Ocean Viking a dû attendre 11 jours pour qu’un port sûr lui soit assigné et qu’un état d’urgence a dû être déclaré à bord”, a rétorqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée.
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“Il y a une tendance claire à exercer de manière excessive et abusive un harcèlement administratif continu envers les ONG, dont le seul but est d’empêcher leurs activités de sauvetage qui comblent le vide laissé par les États européens en la matière. Mais stopper l’ambulance n’empêchera pas la blessure de saigner”, a-t-il ajouté.
.@SOSMedFrance condamne une flagrante manipulation visant à entraver la mission vitale des navires humanitaires. 2/2 ➡️https://t.co/xc82CLwSnU
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) July 22, 2020
Après une longue interruption due notamment à la pandémie de coronavirus, le retour en mer de l’Ocean Viking s’est fait dans un contexte de forte reprise des traversées de la Méditerranée centrale. Et l’Italie craint de voir arriver le plus gros contingent de navires humanitaires.
Reste qu’à la date du 23 juillet, aucun navire de sauvetage ne patrouille au large des côtes libyennes. Mardi 22 juillet, l’avion de reconnaissance de l’ONG Sea-Watch, le Moonbird, a repéré deux embarcations de migrants en détresse dans les eaux maltaises et exhorté La Valette à opérer leur sauvetage.